L’Allemand Bernhard Langer, double vainqueur des Masters d’Augusta, se prépare à dire adieu au prestigieux parcours de l’Augusta National Golf Club, où il s’alignera pour la 41e et dernière fois le jeudi 10 avril. « Vous pouvez déjà dire que ma voix se brise un peu à la simple évocation de ce que seront mes derniers Masters », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse lundi. À 67 ans, Langer ressent une mélancolie douce-amère face à cet adieu après quatre décennies sur ce parcours emblématique.
Bien qu’il ait initialement prévu de quitter Augusta l’année précédente, une rupture du tendon d’Achille l’a contraint à reporter ses adieux. Avec les années, il reconnaît que son âge et ses capacités physiques le rendent moins compétitif sur le tracé bordé d’azalées et de cornouillers en fleurs. « Le parcours devient simplement trop long, et moi de plus en plus petit », admet-il, tout en exprimant qu’il n’espère même pas passer le cut lors des deux premiers tours.
Malgré cela, la passion du jeu demeure intacte. « Il y a quelques années, j’ai demandé au président du club s’il y avait une limite d’âge. Il m’a répondu : ‘Non, vous saurez, vous, quand le moment sera venu de vous retirer. Ça dépend entièrement de vous.’ Aujourd’hui, je sais que le moment est venu », a-t-il ajouté.
Ce dernier passage sur le parcours lui permettra de revivre son histoire, notamment celle de 1982, lorsqu’il est devenu le premier Allemand à participer aux Masters d’Augusta, une performance significative pour un homme né dans un petit village où, comme il le dit, le golf « n’était rien ».
Trois ans plus tard, Langer a conquis le célèbre tournoi, s’appropriant le droit de porter la prestigieuse veste verte des vainqueurs, une performance qu’il a renouvelée en 1993.
Alors que les souvenirs affluent, Langer admet ne pas savoir comment il réagira lors de son dernier tour. « D’ordinaire, je suis plutôt bon pour compartimenter. Quand je suis en compétition, mon esprit se met en mode compétiteur », a-t-il expliqué. Cependant, il n’a pas la certitude de pouvoir maîtriser ses émotions jusqu’au 18e trou. « J’espère que je pourrai me contrôler, mais je n’ai aucune garantie », a-t-il conclu, conscient de la charge émotionnelle que représente cet ultime Masters.