Le Bénin a réussi à obtenir la suspension de la vente en France de la récade du roi Béhanzin, un sceptre traditionnel en bois ayant appartenu à un ancien souverain du royaume du Dahomey. Cette décision intervient alors que l’objet était prévu pour être mis en vente aux enchères le vendredi 20 décembre à Paris. À la dernière minute, à la demande des autorités béninoises, la maison de vente a retiré l’objet du catalogue.
La récade, qui aurait été soit « offerte » aux troupes coloniales à la fin du XIXe siècle, soit « pillée », selon les versions, a suscité des controverses. Marie-Cécile Zinsou, présidente de la Fondation d’art Zinsou, a exprimé son indignation en affirmant que l’objet ne pouvait être considéré comme un don, mais bien comme un bien pillé durant la période coloniale. Selon elle, cet objet devrait être restitué au Bénin, tout comme une vingtaine d’autres œuvres restituées par la France en 2021.
Avant la vente, la présidence béninoise a sollicité l’aide du Service des musées de France. En réponse, le ministère français de la Culture a demandé que la récade soit retirée de la vente. Bien que la maison de vente Millon n’ait pas l’autorité légale de suspendre la vente, une source du cabinet a précisé qu’ils n’avaient pas voulu entrer en conflit. Avec l’accord du propriétaire, l’objet a été retiré du catalogue, mais demeure disponible à la vente. Le Bénin pourrait décider de l’acheter ou de négocier une restitution avec Paris.
