En prenant la direction du FC Talanta, club de première division, Jackline Juma est devenue la première Kényane à occuper ce poste.
Son premier match avec le FC Talanta, basé à Nairobi, s’est terminé par une victoire 1-0 contre le FC Sofapaka, une autre équipe de la capitale. Ce succès est une belle reconnaissance pour Jackline, qui, depuis le 20 septembre dernier, est la première femme à entraîner une équipe masculine en première division au Kenya.
Comme de nombreuses femmes avant elle dans le monde du football, Jackline, ancienne joueuse, a dû convaincre son entourage, y compris ses parents.
“Je me glissais souvent pour jouer avec mon frère, mais à mon retour, c’était le chaos à la maison, surtout avec ma mère”, raconte-t-elle à DW. “Mais lorsque j’ai été sélectionnée pour la première fois en équipe nationale senior à 16 ans, cela a changé la donne.”
“Ils ne croyaient même pas à l’existence d’une équipe nationale féminine, mais peu à peu, ils ont commencé à me soutenir.”
Pour Jackline, jouer au football n’était qu’un début. Son rêve ultime était d’entraîner une équipe professionnelle.
Elle est ainsi devenue l’une des rares femmes kényanes à détenir une licence A (diplôme d’entraîneur) et a accepté avec enthousiasme l’offre du FC Talanta, malgré les réserves de certains joueurs.
Aujourd’hui, Jackline souhaite être plus qu’une simple femme dans un milieu dominé par les hommes.
“Nous sommes tous égaux. Je veux être une source d’inspiration, pas seulement au Kenya, mais dans le monde entier. Nous avons notre voix et nous devons l’utiliser sans crainte. Nous pouvons surmonter tous les défis.”
En septembre dernier, le meurtre de Rebecca Cheptegei, une marathonienne ougandaise assassinée par son ex-conjoint au Kenya, a mis en lumière la prévalence des violences faites aux femmes dans le pays, en particulier envers les athlètes.
Jackline Juma est consciente que son nouveau statut peut la rendre vulnérable, mais elle n’a pas l’intention de renoncer.
