La rougeole, la méningite, la diphtérie ou encore la fièvre jaune refont surface en Afrique. L’ONU tire la sonnette d’alarme et dénonce la baisse des financements et la désinformation croissante autour des vaccins. Dans un communiqué conjoint, l’OMS, l’UNICEF et Gavi appellent à des investissements urgents pour renforcer les efforts de vaccination, à l’occasion de la Semaine mondiale de la vaccination (24-30 avril).
« Les vaccins ont sauvé plus de 150 millions de vies en 50 ans », rappelle Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS. Mais selon lui, les coupes budgétaires dans la santé mondiale menacent ces acquis. L’Afrique paie déjà le prix de cette défaillance. En 2024, plus de 5 500 cas suspects de méningite ont été signalés dans 22 pays, causant près de 300 décès. La tendance se poursuit en 2025. Même constat pour la fièvre jaune, avec 124 cas confirmés dans 12 pays africains.
La rougeole explose à l’échelle mondiale. En 2023, elle a touché 10,3 millions de personnes, soit une hausse de 20 % en un an. Au total, 138 pays ont rapporté des cas, et 61 font face à de graves flambées. Pour Catherine Russell, directrice générale de l’UNICEF, la situation est critique : « La crise du financement compromet la vaccination de plus de 15 millions d’enfants vulnérables dans les pays fragiles et en conflit ».
En 2023, 14,5 millions d’enfants n’ont pas reçu leurs vaccins de routine, un chiffre en hausse constante depuis 2019. Plus de la moitié vivent dans des contextes d’instabilité. L’ONU exhorte les gouvernements et partenaires à agir rapidement pour éviter une catastrophe sanitaire évitable.