Le taux de mortalité infantile dans les départements d’Outre-mer demeure deux fois plus élevé qu’en métropole, selon une étude publiée en avril 2025 par l’Insee. En 2024, il s’élevait à 8 ‰ contre 3,9 ‰ dans l’Hexagone. La Guyane affiche le taux le plus élevé (9,7 ‰), suivie de Mayotte (9,2 ‰), la Martinique (8,0 ‰), la Guadeloupe (7,8 ‰) et La Réunion (6,9 ‰). Aucun département métropolitain ne dépasse les 5 ‰.
Pourtant, même à caractéristiques comparables — sexe de l’enfant, âge des parents, statut socio-économique — les inégalités persistent. L’Insee parle d’une « surmortalité infantile » structurelle dans les DOM, liée à des conditions de vie plus précaires et à un accès inégal aux soins.
Les chiffres sont parlants : entre 22 % et 25 % des femmes enceintes en Outre-mer étaient obèses en 2021, contre 14 % dans l’Hexagone. Jusqu’à 12,4 % des bébés y naissent avec un poids insuffisant, contre 7,1 % en métropole. À cela s’ajoutent des habitudes de sommeil à risque : un nourrisson sur trois dort dans le lit parental à deux mois, contre un sur dix dans l’Hexagone. Une pratique déconseillée par la Haute Autorité de Santé en raison du risque d’étouffement.
En plus des facteurs sociaux, les DOM font face à un suivi prénatal irrégulier, des structures hospitalières éloignées ou sous-dotées, et une couverture médicale souvent insuffisante.
Face à cette réalité, la ministre de la Santé, Catherine Vautrin, a annoncé la création d’un registre national de la mortalité infantile. Objectif : mieux identifier les causes de décès et adapter les politiques publiques à chaque territoire.