Les autorités sanitaires du Texas ont annoncé, hier un décès dû à la rougeole, marquant la première victime de cette maladie aux États-Unis depuis près de dix ans. L’enfant, non vacciné et « en âge d’être scolarisé », est décédé après avoir été hospitalisé dans la ville de Lubbock, au nord-ouest de l’État. Ce décès survient dans un contexte d’épidémie, avec plus de 130 cas recensés dans le Texas et le Nouveau-Mexique depuis le début de l’année.
La rougeole, qui avait été déclarée éradiquée aux États-Unis en 2000 grâce à la vaccination, connaît une recrudescence en raison de la baisse des taux de vaccination observée après la pandémie de COVID-19. Selon les autorités locales, près de vingt hospitalisations récentes au Texas concernent des patients non vaccinés.
Le ministre américain de la Santé, Robert Kennedy Jr, a minimisé la gravité de la situation en la qualifiant de « pas inhabituelle ». Il a toutefois souligné suivre l’évolution de l’épidémie, bien qu’il ait déclaré que le pays faisait face à des épidémies de rougeole chaque année. Ses déclarations ont été critiquées, notamment en raison de ses positions antivaccins et de ses propos sur de fausses corrélations entre le vaccin ROR et l’autisme.
Les professionnels de santé, quant à eux, rappellent que la rougeole est un virus dangereux, susceptible de provoquer des complications respiratoires et neurologiques graves. Amesh Adalja, expert en maladies infectieuses, estime qu’il n’était qu’une question de temps avant qu’un décès ne survienne de nouveau aux États-Unis.
Cette recrudescence est alimentée par la défiance croissante envers les vaccins. Depuis 2019, la proportion d’enfants vaccinés contre la rougeole a diminué, passant de 95 % à moins de 93 % en 2023. De plus, de nombreux parents, notamment au Texas, bénéficient de dérogations pour éviter la vaccination obligatoire.
Les autorités et les professionnels de la santé s’inquiètent de l’impact de cette désinformation et des croyances antivaccins, notamment au sein de certaines communautés religieuses, où les taux de vaccination restent faibles.
