Des étudiantes musulmanes à Axum, dans la région du Tigré, protestent contre l’interdiction du port du niqab dans les écoles locales, a rapporté l’APA. Une interdiction similaire avait été appliquée à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne, mais a été récemment levée après des mois de tensions entre les autorités locales et les leaders musulmans.
Le niqab, voile intégral porté par les femmes musulmanes, est au cœur de la polémique. Les étudiantes dans le Tigré se plaignent d’être exclues des cours en raison de leur voile, ce qui va à l’encontre de leurs droits constitutionnels à l’éducation et à la liberté religieuse. Certaines d’entre elles ont expliqué sous anonymat que l’interdiction avait été instaurée il y a deux semaines dans leurs écoles.
L’une des étudiantes a déclaré à l’APA : « Les écoles utilisent l’interdiction du niqab pour nous priver du droit d’observer les principes de notre foi ». Elles ont même proposé de porter des niqabs adaptés aux couleurs de leurs uniformes, mais cette demande a également été rejetée. Getu Kassay, représentant du Bureau des affaires islamiques du Tigré, a indiqué que son bureau collaborait avec les autorités éducatives pour résoudre ce problème.
Dans une lettre adressée le 10 octobre 2024, le Bureau des affaires islamiques d’Axoum avait déjà appelé les écoles à respecter les droits religieux des étudiantes, rappelant que le port du niqab était une obligation religieuse. Cette interdiction touche quatre écoles secondaires dans la région, affectant environ 140 élèves, y compris des élèves de terminale, qui auraient été empêchées de s’inscrire aux examens nationaux.
Haji Mohammed Kahsay, secrétaire du Conseil des affaires islamiques du Tigré, a vivement critiqué cette interdiction, soulignant que de nombreuses étudiantes n’avaient pas pu s’inscrire aux examens en raison de leur exclusion des écoles. « Le niqab est une expression profonde de la foi et de l’identité des femmes musulmanes. Refuser à ces étudiantes le droit de le porter constitue une violation de leur liberté religieuse », a-t-il conclu.