Londres : un mur du souvenir pour les victimes du COVID s’illumine à Noël

À l’occasion des fêtes de Noël, des proches de victimes du COVID ont orné un mur recouvert de cœurs rouges dans le centre de Londres avec des guirlandes lumineuses, créant un mémorial improvisé symbolisant l' »amour » et la « colère ».

À l’approche du cinquième anniversaire du début de la pandémie, l’émotion reste palpable. Plus de 240 000 cœurs ont été peints à la main sur un mur de 500 mètres de long, situé au bord de la Tamise, face au Parlement de Westminster. Chaque cœur représente une vie perdue au Royaume-Uni à cause du COVID. Des milliers de messages, comme « Mamy, je t’aimerai toujours » ou « Phil, toujours dans mon cœur », témoignent de l’ampleur de la douleur.

Initialement éphémère, ce mur du souvenir a été créé en mars 2021 sans autorisation, en réponse à la gestion de la pandémie par le gouvernement de Boris Johnson. Ce dernier a été critiqué pour avoir tardé à comprendre la gravité de la situation, confinant trop tard et levant les restrictions trop tôt. Selon Lorelei King, une des bénévoles impliquées, ce mur représente « une effusion d’amour, de colère, de rage », après la perte de son mari en mars 2020.

Chaque semaine, un groupe d’une dizaine de bénévoles, appelés « Les amis du mur », se réunit pour entretenir le mémorial : nettoyer, repeindre les cœurs effacés par la pluie, et ajouter de nouveaux cœurs lorsque le COVID fait de nouvelles victimes.

À quelques jours de Noël, les bénévoles ont installé des guirlandes lumineuses le long du mur, qu’ils ont allumées le 23 décembre, pour illuminer la période des fêtes. Ces guirlandes resteront en place jusqu’à début janvier. « Nous installons ces guirlandes chaque Noël pour nous recueillir et nous souvenir des personnes qui nous manquent », explique Kirsten Hackman, 58 ans, dont la mère est décédée du COVID en mai 2020.

Le mur attire l’attention des passants, qui s’arrêtent souvent pour poser des questions sur cette œuvre émotive. Les bénévoles racontent que cet engagement est une forme de « thérapie collective » et un moyen de faire face à la douleur, qui, même après près de cinq ans, reste inchangée pour beaucoup.

Lorelei King confie ne pas avoir réussi à faire son deuil, précisant que la pandémie l’a empêchée de vivre des funérailles traditionnelles à cause des restrictions du confinement. C’est pourquoi elle continue d’entretenir ce mur, qu’elle trouve réconfortant.

Le groupe souhaite désormais que ce mémorial devienne permanent et officiellement reconnu, afin qu’il soit mieux protégé. Des discussions sont en cours avec les autorités, et Lorelei King se montre optimiste suite à une réunion « très positive » tenue quelques jours avant Noël.

Le COVID a fait plus de 232 000 morts au Royaume-Uni, selon l’OMS. À titre de comparaison, la France déplore environ 168 000 décès. Dans le monde, plus de sept millions de décès liés à cette maladie ont été signalés, bien que le bilan réel semble bien plus élevé.

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