Un an et demi après leur déploiement, les forces de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) ont commencé à quitter Goma, ville stratégique de l’Est de la RDC tombée sous contrôle du M23 et de l’Alliance du Fleuve Congo (AFC) depuis fin janvier. Aucune déclaration officielle n’a été faite par les autorités congolaises, la SADC ou les rebelles. Pourtant, un convoi d’au moins sept camions escortés par la police rwandaise a franchi la frontière à la Grande Barrière, direction le Rwanda. Blindés, canots rapides et munitions ont été filmés en train de passer côté rwandais.
Le retrait a été négocié avec le M23 et l’AFC, a confirmé un porte-parole de la SADC. Le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, a affirmé que Kigali a facilité le passage sécurisé des troupes vers la Tanzanie. Il a salué ce départ comme « une étape positive pour le processus de paix », estimant que la présence du SAMIDRC compliquait le conflit.
Il s’agit du premier retrait officiel depuis le déploiement de la mission régionale en décembre 2023. Composée de 1 300 soldats sud-africains, tanzaniens et malawites, la force soutenait l’armée congolaise face à l’avancée du M23. En février, environ 200 soldats blessés avaient déjà été évacués.
Après la prise de Goma, les troupes s’étaient repliées dans une base de la Monusco. Mi-avril, elles ont été accusées par les rebelles d’avoir soutenu une offensive conjointe avec les milices pro-gouvernementales « Wazalendo ». Cette implication a conduit le M23 à exiger leur départ immédiat. Sept soldats de la SADC auraient perdu la vie dans ces affrontements.