L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) tire la sonnette d’alarme : au moins 72 000 migrants sont morts ou portés disparus depuis 2014, dont près de 9 000 en 2024, une année record en matière de mortalité sur les routes migratoires. Dans un rapport publié ce mardi, l’ONU souligne que la majorité des victimes tentaient de fuir des zones de guerre, de crise humanitaire ou de catastrophe naturelle. Trois quarts de ces décès concernent des personnes en quête de sécurité, souvent issues de pays comme l’Afghanistan, la Syrie ou le Myanmar. Plus de 52 000 morts sont survenues dans l’un des 40 pays soumis à une intervention humanitaire des Nations unies.
« Ces chiffres nous rappellent tragiquement que les gens risquent leur vie faute d’alternatives sûres dans leur pays d’origine », a déclaré Amy Pope, Directrice générale de l’OIM. Elle appelle à renforcer les investissements dans les communautés fragiles pour que la migration reste un choix, pas une obligation.
La Méditerranée centrale demeure la route la plus meurtrière au monde : près de 25 000 personnes y ont disparu en mer depuis 2014, dont plus de 12 000 au large de la Libye. Faute de données précises dans certaines zones, notamment en contexte de guerre, l’organisation estime que le bilan réel est probablement bien supérieur.
« Trop de migrants échappent à tout suivi », déplore Julia Black, responsable du projet “Migrants disparus”. Elle appelle à une coopération accrue entre les États pour établir des routes migratoires légales et sécurisées.
