À Moscou, Vladimir Poutine a annoncé une suspension temporaire des combats en Ukraine. La Russie observera une trêve de trois jours, du 8 au 10 mai, mais a prévenu qu’elle répondrait fermement à toute violation de l’accord par les forces ukrainiennes. Dans un communiqué, le Kremlin a précisé que ce cessez-le-feu débutera à minuit entre le 7 et le 8 mai, pour s’achever entre le 10 et le 11 mai. Cette initiative se veut un geste humanitaire, coïncidant avec les célébrations du 80ᵉ anniversaire de la victoire sur l’Allemagne nazie.
Déjà en avril, à l’occasion de Pâques, Moscou avait décrété une pause de 30 heures dans les affrontements. Bien qu’une légère accalmie ait été observée, chaque camp s’était ensuite accusé de violations. Depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump presse Kyiv et Moscou de parvenir à un accord de paix. Washington, autrefois principal soutien de l’Ukraine, semble désormais privilégier une résolution rapide du conflit, même si cela pourrait, selon Kyiv, favoriser Moscou.
Or, parvenir à un compromis reste difficile. Moscou exige la reconnaissance internationale de l’annexion de la Crimée et de quatre autres régions ukrainiennes (Donetsk, Louhansk, Kherson et Zaporijjia) ainsi qu’un engagement clair de l’Ukraine à renoncer à toute adhésion à l’OTAN. Interrogé dimanche, Donald Trump a déclaré que la position ukrainienne sur la Crimée pourrait évoluer, laissant entendre que Kyiv pourrait finir par céder cette péninsule annexée en 2014 par Moscou.
Actuellement, la Russie contrôle environ 20 % du territoire ukrainien, Crimée incluse. Le gel de la ligne de front est évoqué comme l’une des pistes envisagées pour sceller un futur accord. Sur le terrain, les combats ne faiblissent pas. Lundi, une attaque russe a coûté la vie à trois personnes dans la région de Donetsk, selon le parquet local. De son côté, Moscou affirme avoir repris le contrôle total de la région frontalière de Koursk, une information démentie par Kyiv.
Dans une évolution notable, Pyongyang a reconnu lundi avoir déployé des troupes en Russie. Selon la Corée du Nord, ces soldats ont aidé Moscou à repousser l’offensive ukrainienne dans la région de Koursk. Par ailleurs, le Kremlin affirme rester ouvert à des négociations sans condition préalable. Le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, a estimé que des avancées pourraient intervenir rapidement, qualifiant cette semaine de « cruciale » pour l’avenir des discussions.
