L’alliance de centre-droit CDU/CSU a validé, lundi à Berlin, l’accord de coalition conclu avec les sociaux-démocrates, ouvrant la voie à la formation du prochain gouvernement. Réunis en conférence spéciale, les délégués de la CDU ont massivement voté en faveur de l’accord après un discours engagé de leur chef de file, Friedrich Merz, chancelier désigné. Merz a insisté sur la nécessité d’un gouvernement fort pour affronter les défis intérieurs et extérieurs qui pèsent sur l’Allemagne.
« Notre Europe unie est menacée », a-t-il lancé, évoquant la guerre menée par la Russie en Ukraine, qui selon lui vise à déstabiliser l’ensemble de l’ordre politique européen. Il a également alerté sur la montée de l’extrême droite et du populisme, incarnés par des partis comme l’AfD. Sur le plan économique, Merz a dénoncé les tensions transatlantiques croissantes et plaidé pour éviter une guerre commerciale avec les États-Unis, proposant même d’envisager « l’élimination de tous les droits de douane » entre l’Union européenne et Washington.
L’accord de coalition, finalisé début avril après plusieurs semaines de négociations, doit désormais être soumis au vote des 358 000 membres du SPD. Le scrutin s’achève mardi, et les résultats seront annoncés mercredi. En cas d’approbation, l’accord sera signé officiellement le 5 mai, avant un vote du Parlement le 6 mai pour élire Friedrich Merz chancelier.
La CDU/CSU a recueilli 28,5 % des voix lors des élections anticipées de février sans obtenir de majorité absolue. Le SPD, malgré son score historiquement bas de 16,4 %, est devenu un partenaire clé pour gouverner. Ensemble, les deux formations disposent de 328 sièges sur les 316 nécessaires pour former une majorité.