Face à un déficit annuel de plus de 500.000 tonnes de poissons, la FAO exhorte la Côte d’Ivoire à investir massivement dans l’aquaculture. Le pays, qui consomme environ 600.000 tonnes de poissons chaque année, ne produit localement que 8.000 à 10.000 tonnes via cette filière encore marginale.
Au cours du Salon de la pêche et de l’aquaculture, ouvert hier, 24 avril à Abidjan, le consultant Pierre Philippe Blanc a plaidé pour une implication accrue des autorités et des jeunes. Il estime que l’aquaculture, aujourd’hui majoritaire à l’échelle mondiale, doit devenir une priorité sur le continent.
« Les océans ne suffisent plus à nourrir la planète. L’Afrique, elle, reste loin derrière avec des taux de production aquacole autour de 10 % », a-t-il souligné, rappelant que depuis près de cinq ans, l’aquaculture mondiale dépasse la pêche en volume.
Accompagnant le programme Fish4ACP en Côte d’Ivoire depuis 2021, il a insisté sur le potentiel inexploité du pays, qui continue d’importer du tilapia, notamment de Chine.
Nafi Touré, consultante pour Amarante, a pour sa part évoqué l’importance du financement. Sa structure aide les petits producteurs à structurer leur activité pour devenir bancables. Elle organise dans le cadre du salon un forum dédié à la finance aquacole.
Le coût de l’alimentation des poissons, qui représente plus de 60 % des dépenses d’exploitation, a aussi été identifié comme un frein majeur. La mise en place d’unités locales de production d’aliments est jugée essentielle.
Avec plus de 500 km de littoral, 300 km de lagunes et quatre grands fleuves, la Côte d’Ivoire dispose pourtant d’atouts naturels considérables. Le secteur halieutique emploie déjà plus de 100.000 personnes directement et 500.000 de manière indirecte.