Douze agents français ont été expulsés d’Algérie le 13 avril 2025, une mesure rare qui a provoqué une vive réaction à Paris. Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a qualifié l’événement de « choc profond » pour les concernés, évoquant un impact humain souvent ignoré dans ce type de tensions entre États. Ces agents, affectés à l’ambassade de France à Alger, ont été reçus à Paris par les ministres Bruno Retailleau et Jean-Noël Barrot, chef de la diplomatie française. Certains ont dû quitter brutalement leur famille, leurs enfants scolarisés ou leur conjointe algérienne, selon Retailleau, qui a dénoncé une décision sans précédent depuis l’indépendance de l’Algérie en 1962.
Cette date historique reste une référence sensible dans les relations bilatérales. À l’époque, la fin de la colonisation française avait déjà entraîné un repli massif des représentants français sur le sol algérien. L’acte symbolique d’Alger a été suivi d’une réponse immédiate de Paris. Douze agents algériens ont à leur tour été expulsés, au nom de la réciprocité et pour signifier une protestation claire.
Ce regain de tension intervient dans un climat déjà tendu. Le cas de Boualem Sansal, écrivain franco-algérien condamné fin mars à cinq ans de prison, reste bloqué. « Il est malade, âgé, et toujours détenu en Algérie », a rappelé Retailleau, soulignant le silence persistant autour de cette affaire. Entre gestes forts et silences pesants, les relations entre la France et l’Algérie semblent replonger dans une zone d’ombre, où la mémoire du passé pèse lourdement sur le présent.