En marge du 5e sommet des Chefs d’État de la Commission de l’océan Indien à Antananarivo, Emmanuel Macron a lancé ce jeudi un appel à la réconciliation mémorielle entre la France et Madagascar. En visite au palais du Rova, symbole fort de la souveraineté malgache, le président français a déclaré vouloir « créer les conditions du pardon » pour les blessures héritées de la colonisation.
Reconnaissant des « pages éminemment douloureuses, sanglantes et tragiques » dans l’histoire franco-malgache, Macron a souligné que le pardon ne pouvait être imposé : « Il n’y a que vous qui pouvez faire ce chemin de pardon, qui est éminemment intime. Mais nous en créons les conditions », a-t-il insisté, appelant à un processus de vérité et de mémoire partagé.
Cette démarche s’inscrit dans une volonté de faire travailler ensemble les historiens des deux pays, avec pour objectif une meilleure compréhension mutuelle des épisodes coloniaux. Macron entend ainsi ouvrir une voie vers la réconciliation, sans imposer un récit unique.
Sa déclaration intervient dans un contexte où les relations entre la France et ses anciennes colonies sont régulièrement traversées par des demandes de reconnaissance des violences coloniales. À travers cette visite, il devient le cinquième président français à fouler le sol malgache, mais seulement le deuxième à effectuer une visite d’État, après François Hollande.
Ce déplacement à Madagascar, après Mayotte et La Réunion, s’inscrit dans une tournée stratégique de Macron dans l’océan Indien. Au-delà de l’agenda diplomatique, il tente aussi de redéfinir le lien franco-africain sur les plans mémoriel, politique et humain.
