Bruno Retailleau a tenu à rencontrer personnellement les 15 agents français récemment expulsés d’Algérie. « Tous étaient très choqués », a déclaré le ministre de l’Intérieur, soulignant l’impact humain de cette décision diplomatique sans précédent depuis 1962.
Invité sur BFMTV-RMC ce mercredi, aux côtés du ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, Retailleau a évoqué les discussions menées avec les agents, dont certains ont dû quitter leurs familles, leurs enfants scolarisés ou encore leur conjointe algérienne.
Le 13 avril, douze agents détachés à l’ambassade de France à Alger ont été sommés de quitter le pays. Une décision qualifiée d’« injustifiée » par Paris, qui a aussitôt riposté en expulsant, à son tour, douze agents algériens au nom de la « stricte réciprocité ».
La tension entre les deux pays ne s’arrête pas là. Retailleau a aussi mentionné le sort de Boualem Sansal, écrivain franco-algérien condamné à cinq ans de prison. « Il est malade, âgé, et toujours emprisonné », a-t-il déploré, dénonçant l’absence de progrès dans ce dossier.
Enfin, le ministre a fustigé l’attitude d’Alger face aux obligations bilatérales. Selon lui, l’Algérie refuse régulièrement de reprendre ses ressortissants visés par une obligation de quitter le territoire français (OQTF), en violation de l’accord de 1994. Il n’a pas exclu de nouvelles mesures si la situation perdure.
Cette crise diplomatique continue de mettre à l’épreuve les relations franco-algériennes, sur fond de désaccords multiples et persistants.