Face à une pénurie d’électricité persistante, le gouvernement malien a décidé de rétablir le contrat avec la société Albatros Energy Mali SA. Ce revirement intervient six mois après sa résiliation, actée en octobre 2024, en raison de désaccords contractuels et d’impayés massifs.
Implantée à Kayes, la centrale thermique concernée dispose d’une capacité de 90 MW. Mise en service en 2018, elle fonctionne grâce à six moteurs diesel de 15 MW chacun. L’investissement initial, estimé à 85 millions d’euros, avait été financé notamment par l’African Infrastructure Investment Fund 3 et le Fonds de l’OPEP pour le développement international.
Entre 2020 et 2022, la société EDM-SA a versé 32,77 milliards FCFA à Albatros Energy. Plus de la moitié de ce montant concernait de l’électricité non livrée, conformément aux clauses du contrat dit « take-or-pay ». En parallèle, des irrégularités chiffrées à plus de 92 milliards FCFA ont été relevées, alors que la dette globale d’EDM-SA atteint 600 milliards.
En avril 2025, le ministre de l’Énergie, Boubacar Diané, a négocié un retour à la normale. Albatros Energy s’engage à relancer ses opérations, redéployer son personnel et sécuriser l’approvisionnement en carburant.
Ce redémarrage s’inscrit dans une logique d’urgence, mais ne règle pas les failles structurelles d’EDM-SA. Alors que d’autres projets comme les centrales solaires de Ségou (33 MW) et de Touna (93 MW) sont toujours en attente de mise en service, le Mali continue de naviguer entre solutions provisoires et absence de réforme de fond.