RDC : Kinshasa serre l’étau sur Joseph Kabila et le PPRD

Quelques heures après le retour remarqué de Joseph Kabila à Goma, dans une région en proie aux tensions armées, les autorités ont suspendu son parti, le PPRD, et déclenché des poursuites judiciaires contre l’ancien président. Le ministère de l’Intérieur a annoncé, hier, 19 avril, l’interdiction des activités du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) sur toute l’étendue du territoire. Motif : une « attitude ambiguë » face à la présence de troupes étrangères à l’Est, et un retour par Goma, qualifiée de ville « sous occupation rwandaise ».

Ce déplacement du 18 avril a été interprété par Kinshasa comme un acte politique à forte portée symbolique. Dans un contexte où les Forces armées congolaises affrontent le M23 – soutenu, selon les autorités, par Kigali – la présence de Kabila dans le Nord-Kivu a relancé les soupçons de collusion entre certains acteurs politiques et les groupes armés.

Le ministère de la Justice accuse désormais Joseph Kabila de « participation directe à l’agression menée par le Rwanda à travers le mouvement armé AFC/M23 ». Ses biens mobiliers et immobiliers sont en voie de saisie. Des restrictions de déplacement visent également plusieurs de ses proches collaborateurs. Des faits de « haute trahison » sont évoqués.

Félix Tshisekedi avait déjà pointé du doigt son prédécesseur. En février, depuis Berlin, il l’avait désigné comme « le véritable commanditaire » de la crise sécuritaire dans l’Est. Le gouvernement congolais accuse Kabila de liens étroits avec les rebelles, en complicité avec Kigali, ce que le Rwanda dément.

Jusqu’ici, Joseph Kabila n’a pas réagi publiquement à ces accusations ni aux mesures prises à son encontre.

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