Entre 2022 et 2024, l’Organisation des Nations Unies a recensé plus de 2 400 violations graves des droits des enfants au Burkina Faso, dans un contexte de conflit armé intensifié. Le rapport publié cette semaine révèle que les enfants sont parmi les principales victimes de ce conflit, avec 2 483 violations, dont des meurtres, mutilations, enlèvements et recrutements forcés.
Le pays fait face à une situation humanitaire catastrophique, avec plus de deux millions de déplacés internes, dont une grande majorité d’enfants. Le rapport souligne que 6,3 millions de personnes, dont 3,4 millions d’enfants, ont besoin d’aide humanitaire en matière de nutrition, de santé, de protection et d’éducation. Plus de 800 000 enfants ont été privés d’éducation en raison de la fermeture des écoles, aggravée par la dégradation sécuritaire.
Les groupes armés sont principalement responsables des violations, avec des enfants, parfois âgés de seulement huit mois, tués et mutilés par des engins explosifs. En outre, 592 enfants, surtout des filles, ont été enlevés, et 257 enfants, principalement des garçons, ont été recrutés par ces groupes. Les violences sexuelles sont également un problème majeur, bien qu’elles soient largement sous-déclarées. Parmi les cas tragiques, l’un des viols a entraîné la mort de la victime.
Cependant, des progrès ont été réalisés, notamment grâce à un protocole de transfert validé par le gouvernement de transition pour protéger les enfants associés aux groupes armés. Environ 397 enfants ont déjà bénéficié de services de réintégration. De plus, plus de 700 membres des forces de défense et de sécurité ont été formés aux droits de l’homme, avec une attention particulière portée à la protection des enfants.
Virginia Gamba, Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies pour les enfants et les conflits armés, a exhorté le gouvernement burkinabè à garantir des mesures de reddition des comptes et l’accès à la justice pour les victimes. Elle a aussi lancé un appel aux donateurs pour soutenir les programmes de réinsertion des enfants affectés par le conflit.