Les tensions déjà vives entre l’Algérie et le Mali viennent de franchir un nouveau seuil. Alger s’apprête à recevoir officiellement une délégation d’opposants maliens, un geste perçu à Bamako comme une ingérence assumée dans les affaires internes du pays.
Ce nouvel épisode survient dans un contexte déjà tendu, marqué par l’abattage d’un drone malien par l’armée algérienne. Aucun message d’apaisement n’a suivi cet incident. Loin d’adopter une posture diplomatique, Alger a choisi l’escalade. À la provocation militaire s’ajoute désormais une offensive politique.
L’accueil réservé à l’imam Mahmoud Dicko, poursuivi au Mali pour activités subversives, illustre cette stratégie. En lui offrant l’asile, l’Algérie ne se contente pas de tourner le dos à la justice malienne : elle affiche son soutien aux voix critiques du régime de transition. D’autres figures politiques controversées, également sous le coup de poursuites judiciaires au Mali, ont également trouvé refuge en territoire algérien, alimentant un climat de défiance et de rupture.
La réception annoncée d’une délégation d’opposants maliens, révélée par Radio France Internationale, renforce cette impression d’ingérence. Objectif affiché : obtenir un soutien politique d’Alger. Objectif réel, selon Bamako : affaiblir davantage le pouvoir de transition et le discréditer sur la scène internationale.
Pour les autorités maliennes, la manœuvre est claire. Sous couvert de médiation, l’Algérie multiplie les gestes hostiles, adoptant une posture condescendante et néocoloniale. Une attitude qui compromet toute tentative de dialogue bilatéral et fait planer la menace d’une rupture diplomatique totale.
Dans un Sahel déjà fragilisé par les conflits armés, les tensions ethniques et les instabilités politiques, cette nouvelle escalade entre Alger et Bamako risque d’aggraver une situation régionale déjà explosive.
