Trois élèves du lycée Ibn Hazm, à Mazzouna, ont trouvé la mort lundi après l’effondrement d’un mur vétuste. Deux autres camarades, également ensevelis, ont été hospitalisés dans un état grave. Le mur d’enceinte, fragilisé par les années et les intempéries, s’est effondré sous l’effet de fortes rafales de vent. Tous les jeunes, âgés de 18 à 19 ans, préparaient leur baccalauréat. Le drame, évitable, a suscité une onde de choc dans le gouvernorat de Sidi Bouzid.
Selon les habitants, l’état du mur était connu. Plusieurs alertes avaient été adressées aux autorités locales, appuyées par une demande de rénovation restée sans suite. Le mur, construit dans les années 1980, présentait depuis longtemps des fissures visibles.
En réaction, la colère a éclaté. Des manifestations ont paralysé la ville : routes barrées, pneus incendiés, véhicule administratif pris pour cible. Les établissements scolaires ont suspendu les cours, et de nombreux commerces ont fermé.
Le syndicat de l’enseignement a dénoncé une négligence coupable et réclamé un audit national des infrastructures scolaires. Ce drame relance une fois encore la question de la sécurité dans les établissements publics en Tunisie.
Les familles et les habitants de Mazzouna exigent l’ouverture d’une enquête, des poursuites judiciaires et des sanctions contre les responsables. Le gouvernement n’a pas encore réagi.
Ce drame ravive le souvenir de l’effondrement d’un mur à Kairouan en 2023, qui avait coûté la vie à trois ouvriers. Là aussi, des signaux d’alerte avaient été ignorés.