Quatre salariés du Starbucks de l’aéroport Marseille-Provence ont été licenciés pour avoir donné des invendus à des sans-abris. L’entreprise leur reproche d’avoir enfreint le règlement interne, malgré l’intention solidaire de leur geste. Selon Starbucks, les employés n’étaient pas autorisés à repartir avec des produits, même destinés à être jetés. La procédure impose leur destruction dans des conteneurs spécifiques, sauf accord écrit. Mais les salariés assurent avoir agi en toute transparence. « Tout était enregistré, et j’avais l’accord de mon responsable », explique Marc* (prénom fictif), l’un des concernés.
Ils ont été renvoyés pour faute grave. Face à ce qu’ils considèrent comme une injustice, ils ont décidé de saisir les Prud’hommes. Sur les réseaux sociaux, l’affaire indigne. Une vague de soutien s’est formée : « Mieux vaut nourrir des SDF que remplir les poubelles », écrit un internaute. D’autres dénoncent une absurdité : « On marche sur la tête dans ce pays ».
Le cas relance le débat sur le gaspillage alimentaire. En France, les supermarchés ne peuvent plus rendre impropres à la consommation les produits encore bons. Mais pour les entreprises, les dons doivent rester encadrés par des partenariats avec des associations. Un salarié isolé n’est pas autorisé à agir seul, même avec de bonnes intentions.
Les ex-employés espèrent obtenir réparation. Mais leur affaire interroge : jusqu’où les règles d’entreprise peuvent-elles étouffer la solidarité, dans un contexte de précarité grandissante ? En attendant la décision du tribunal, le débat est déjà lancé dans l’opinion.