L’Union européenne a suspendu son appui financier pour 2025 aux programmes de bonne gouvernance au Zimbabwe. En cause : une loi adoptée récemment par le président Emmerson Mnangagwa, renforçant le contrôle de l’État sur les ONG.
Ce texte autorise désormais les autorités à examiner les sources de financement des organisations bénévoles privées (OBP) et à dissoudre celles jugées non conformes. Présentée par le gouvernement comme un moyen de lutter contre le terrorisme et le blanchiment d’argent, la loi est perçue par les défenseurs des droits humains comme une attaque contre les voix critiques.
L’ambassadeur de l’UE à Harare, Jobst von Kirchmann, a exprimé sa déception face à ce qu’il considère comme un recul démocratique. Il rappelle que cette mesure viole les engagements pris par le Zimbabwe dans le cadre des négociations pour la restructuration de sa dette, évaluée à plus de 21 milliards de dollars.
Bruxelles laisse cependant une porte ouverte : le financement pourrait être réexaminé si le régime zimbabwéen montre des signes tangibles d’ouverture et de respect des droits civiques.