Le président sud-soudanais a démis de ses fonctions Ramadan Abdallah Goc, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, en pleine tension diplomatique avec Washington. Le décret présidentiel, diffusé mercredi par la télévision nationale, met fin à un mandat d’environ un an. Goc est remplacé par Semaya Kumba, ancien ambassadeur en Chine et jusque-là vice-ministre des Affaires étrangères.
Ce remaniement intervient après un incident diplomatique embarrassant autour de Makula Kintu, expulsé des États-Unis mais refoulé à deux reprises à l’aéroport de Juba, les 5 et 6 avril. Juba avait d’abord affirmé qu’il s’agissait d’un Congolais usurpant l’identité d’un Sud-Soudanais, avant de faire volte-face.
Sous pression américaine, le gouvernement a finalement annoncé, le 8 avril, qu’il autorisera l’entrée de Kintu « afin de préserver les relations amicales avec les États-Unis ». Washington, entre-temps, avait suspendu la délivrance de visas pour les citoyens sud-soudanais, dénonçant une obstruction diplomatique.
Malgré ce geste d’apaisement, les critiques persistent à l’encontre de la gestion de l’affaire, notamment sur les vérifications d’identité jugées défaillantes. Ce dossier sensible, couplé à un climat politique déjà tendu par la détention prolongée du premier vice-président Riek Machar, semble avoir précipité la chute de Ramadan Abdallah Goc.