Jean-Noël Barrot a indiqué qu’une rencontre se tiendra prochainement entre les préfets français et les consuls algériens. Le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères s’exprimait devant la Commission des affaires étrangères du Sénat, évoquant les priorités de la diplomatie française pour les mois à venir.
Dans cette perspective de relance, il a confirmé une prochaine visite à Alger du Garde des Sceaux, qui visera à raviver la coopération judiciaire entre les deux pays. Cette initiative fait suite à une série de tensions qui avaient mis à mal les relations bilatérales depuis l’été 2024.
Barrot a rappelé les contacts récents entre Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune, notamment leur échange téléphonique à l’occasion de l’Aïd el-Fitr. Ce dialogue a permis, selon lui, d’amorcer un « retour à une coopération consulaire normale » après plusieurs mois de crispation.
Ces tensions avaient éclaté après la reconnaissance, par Paris, de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, décision à laquelle Alger avait vivement réagi en rappelant son ambassadeur et en annulant une visite d’État en France. D’autres épisodes, comme l’incarcération de l’écrivain Boualem Sansal ou les expulsions de migrants algériens, ont aggravé la situation.
Face à ces frictions, plusieurs responsables français, dont Jean-Noël Barrot lui-même, avaient brandi la menace du rapport de force. De son côté, le président Tebboune dénonçait des propos « hostiles » venus de Paris et parlait d’un dialogue devenu « inutile ».
L’appel entre les deux chefs d’État, suivi de la visite du ministre français à Alger le 6 avril, a néanmoins marqué un tournant. Barrot évoque désormais une volonté partagée de bâtir une relation « d’égal à égal », dans un climat apaisé et propice à une reprise des échanges diplomatiques et judiciaires.
