Le ministère nigérien de l’Intérieur a enclenché la procédure de désignation des représentants départementaux appelés à siéger au sein du Conseil consultatif de la refondation (CCR). Cette annonce, relayée par un message officiel adressé aux autorités locales, s’inscrit dans le cadre du vaste chantier de refondation institutionnelle lancé par le régime militaire.
Ce processus découle des Assises nationales tenues du 15 au 20 février dernier, au terme desquelles la Charte de la Refondation a été adoptée. Ce document consacre le général Abdourahamane Tiani comme président de la République et chef de l’État, et fixe une période de transition de 60 mois, susceptible d’être ajustée selon les réalités sécuritaires, les exigences du processus de refondation et les objectifs de la Confédération des États du Sahel.
La Charte, qui fait désormais office de loi fondamentale selon le secrétaire général du gouvernement, repose sur des principes de gouvernance axés sur le patriotisme, la solidarité, la discipline, l’inclusion et la recherche du consensus. Elle encadre également la question de la présence militaire étrangère sur le sol nigérien, subordonnée à un référendum sauf en cas d’urgence, où le président peut décider par décret, après avis du CCR.
Le ministère de l’Intérieur a fixé au 9 avril 2025 la date limite de dépôt des candidatures. Les profils recherchés doivent jouir d’un fort ancrage communautaire, d’une probité morale avérée et d’un engagement clair pour les valeurs portées par la Charte.
Prévu par l’article 69 de ce texte, le CCR comptera au maximum 83 membres issus des sphères civiles et militaires. Il aura pour mission principale de formuler des avis sur les questions majeures, notamment celles relatives à la révision de la Charte (article 76) ou à l’autorisation d’une présence étrangère (article 45).
Cette étape marque un tournant dans la tentative de refonte de l’architecture institutionnelle du Niger, en misant sur l’élargissement de la participation à l’échelle territoriale.