Kinshasa vit un cauchemar. Des pluies diluviennes ont provoqué d’importantes inondations dans la capitale de la RDC, causant au moins 22 morts, selon un bilan encore provisoire communiqué dimanche par le gouverneur Daniel Lubaki. Les crues ont touché plusieurs quartiers, notamment dans les districts de N’djili et Masina, où des scènes de chaos ont été observées. Des enfants figurent parmi les victimes. L’armée a été mobilisée pour évacuer les sinistrés à l’aide de canots et de camions tout-terrain. « La décrue n’est pas encore amorcée », a prévenu le gouverneur.
Un périmètre de sécurité a été mis en place autour des zones les plus touchées. Sur le terrain, le commissaire divisionnaire Blaise Kilimbalimba alerte : « Les eaux de pluie ne cessent de monter. Des personnes et des véhicules risquent encore d’être emportés. » Le porte-parole de la coalition d’opposition Lamuka a réclamé une évaluation aérienne de la situation, parlant de milliers de personnes piégées chez elles sans nourriture ni eau. Il dénonce une situation « catastrophique ».
La crue de la rivière N’djili a paralysé une grande partie de la ville. Le principal boulevard menant à l’aéroport international a été submergé, immobilisant des milliers de véhicules. Plusieurs vols ont été annulés. Le gouvernement a appelé les voyageurs à rejoindre l’aéroport par voie fluviale.
Les images diffusées sur les réseaux sociaux montrent l’étendue des dégâts : habitations effondrées, rues transformées en torrents, familles désespérées. La catastrophe met à nu les failles de l’urbanisation de Kinshasa, une ville de près de 20 millions d’habitants en proie à des constructions anarchiques et au manque criant de drainage. Le gouvernement reste en alerte, mais les Kinois attendent désormais des solutions concrètes face à une vulnérabilité qui se répète à chaque saison des pluies.
