Jean-Noël Barrot, ministre français des Affaires étrangères, est en visite à Alger dimanche 6 avril. Ce déplacement marque la première tentative concrète de Paris et Alger pour tourner la page de huit mois de brouille diplomatique, amorcée à l’été 2024.
Invité par son homologue algérien Ahmed Attaf, le chef de la diplomatie française a entamé une série d’entretiens officiels dès son arrivée. Il sera reçu en audience par le président Abdelmadjid Tebboune dans l’après-midi, avant de faire une déclaration à la presse.
Cette visite fait suite à un entretien téléphonique entre Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune, le 31 mars dernier. Ce contact au sommet avait permis de relancer le dialogue entre les deux capitales, gelé depuis que Paris a soutenu publiquement un plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental — un geste jugé inacceptable par Alger.
Outre cet épisode, d’autres tensions ont ravivé la crise : le retrait de l’ambassadeur algérien, l’arrestation de l’écrivain Boualem Sansal, condamné à cinq ans de prison en mars, et la querelle autour d’influenceurs algériens refoulés par Alger, que Paris souhaitait expulser.
Le séjour du ministre français s’inscrit donc dans une dynamique de normalisation, avec à la clé une feuille de route conjointe. Celle-ci prévoit la reprise de la coopération sécuritaire, un réajustement des relations migratoires, la poursuite du travail mémoriel, et le renforcement des partenariats judiciaires et économiques.
Jean-Noël Barrot doit également rencontrer les agents de l’ambassade de France et s’adresser à la presse française, avant de s’envoler pour Le Caire en fin de journée. Cette mission diplomatique devrait ouvrir la voie à un réchauffement progressif entre Paris et Alger, dans un contexte où les enjeux géopolitiques et économiques exigent un dialogue renouvelé et apaisé.
