Un nouveau procès civil fédéral avec jury populaire contre Boeing s’ouvre ce lundi 7 avril à Chicago. Il concerne l’accident du vol ET302 d’Ethiopian Airlines survenu en mars 2019 et impliquant un Boeing 737 MAX 8. Sauf accord de dernière minute, la procédure va débuter avec la sélection des jurés et devrait durer deux semaines.
Le crash, survenu six minutes après le décollage d’Addis-Abeba en direction de Nairobi, avait causé la mort de 157 personnes. Depuis, des proches de 155 victimes ont engagé des poursuites contre l’avionneur américain pour « mort injustifiée » et « négligence ». Si de nombreux accords à l’amiable ont déjà été signés, 18 plaintes restaient actives au 27 mars dernier. L’une d’elles, concernant Darcy Belanger, un Canadien de 46 ans, sera examinée au cours de ce procès. Il s’agit du premier procès civil à se tenir dans cette affaire, après une précédente annulation en novembre 2024, à la suite d’un règlement de dernière minute.
Boeing a reconnu sa responsabilité dans ces accidents, pointant le dysfonctionnement du système MCAS (logiciel antidécrochage) comme un facteur ayant contribué à la tragédie. Ce même logiciel avait déjà été mis en cause dans le crash du vol Lion Air en Indonésie, en octobre 2018, qui avait fait 189 morts. Ces deux drames ont entraîné l’immobilisation mondiale des 737 MAX pendant près de 20 mois.
Dans le volet civil, l’objectif est de fixer le montant des indemnités dues aux familles. Les accords extrajudiciaires, dont les montants restent confidentiels, sont fréquents, mais doivent être approuvés par un juge. Un autre procès civil est prévu pour le 14 juillet, tandis que sur le plan pénal, Boeing reste sous la menace d’un procès qui s’ouvrira le 23 juin à Fort Worth, Texas, après l’annulation d’un accord de poursuites différées.
Entre problèmes techniques, réparations financières et pressions judiciaires, Boeing continue de faire face aux conséquences lourdes d’une crise industrielle et humaine sans précédent.