À Dakar, les célébrations du 65e anniversaire de l’indépendance du Sénégal ont été placées sous le signe de l’autonomie technologique et industrielle des forces de défense et de sécurité. Le traditionnel défilé, d’une durée de près de quatre heures, s’est tenu sous la présidence de Bassirou Diomaye Faye, en présence de ses homologues Mohamed Ould Ghazouani (Mauritanie), Adama Barrow (Gambie) et Umaro Sissoco Embalo (Guinée-Bissau).
Le chef de l’État sénégalais a souligné que le thème retenu cette année reflète la volonté du pays de renforcer l’indépendance stratégique de ses forces armées. « Moderniser notre outil de défense est essentiel, non seulement pour accomplir efficacement nos missions, mais aussi pour garantir notre souveraineté face aux défis contemporains », a-t-il affirmé dans son discours.
Face à la montée des menaces sécuritaires dans le monde — notamment le terrorisme et l’instabilité dans le Sahel —, le président Faye a insisté sur la nécessité pour le Sénégal de s’équiper en conséquence et de coopérer avec ses voisins. Pour lui, l’autonomie militaire passe par une industrie nationale robuste et adaptée aux réalités géopolitiques actuelles.
Le défilé s’est déroulé sur l’ex-boulevard De Gaulle, officiellement rebaptisé « Président Mamadou Dia » le 2 avril dernier. Ce changement de nom vise à réhabiliter une figure majeure des premières heures de l’indépendance du Sénégal. Mamadou Dia, alors président du Conseil des ministres, avait prononcé le premier discours commémoratif en 1961. Emprisonné en 1963 après avoir été accusé de tentative de coup d’État contre le président Léopold Sédar Senghor, il sera gracié en 1976 avant de décéder en 2009.
À travers cet hommage, le Sénégal affirme sa volonté de renouer avec l’esprit des pionniers de son indépendance, tout en s’engageant sur la voie d’une souveraineté militaire pleinement assumée.
