Dix-neuf ans après son assassinat, Mehmet Kubasik, victime du groupe terroriste néonazi NSU, a été honoré vendredi à Dortmund. Une cérémonie de commémoration s’est tenue sur la rue Mallinckrodt, à l’endroit même où il a été abattu le 4 avril 2006 devant son kiosque.
Des membres de sa famille, dont sa fille et son épouse, ont pris part à l’hommage, aux côtés du consul général de Türkiye à Essen, Taylan Ozgur Aydin, et du maire de Dortmund, Thomas Westphal. Des fleurs ont été déposées sur le mémorial érigé à la mémoire de Kubasik, et des prières ont été récitées.
« Notre douleur reste intacte », a déclaré le consulat turc dans un communiqué, soulignant la portée symbolique de cette journée. « Nous exprimons notre respect à la mémoire de Mehmet Kubasik et adressons nos condoléances à sa famille. »
Le nom de Kubasik est tristement associé au Nationalsozialistischer Untergrund (NSU), un groupe terroriste d’extrême droite actif en Allemagne entre 2000 et 2007. Cette cellule néonazie est responsable de l’assassinat de dix personnes, dont huit d’origine turque, de plusieurs attentats à la bombe et de braquages de banques.
Ce n’est qu’en 2011 que l’existence du groupe a été révélée, de façon fortuite, après une série d’événements dans le Land de Thuringe. L’enquête, confiée au procureur fédéral, a conduit à un procès emblématique. En 2018, la principale accusée, Beate Zschaepe, a été condamnée à la réclusion à perpétuité, tandis que quatre autres complices ont écopé de peines allant de 2,5 à 10 ans.
L’hommage rendu à Dortmund s’inscrit dans une volonté de ne pas oublier les victimes du racisme violent en Allemagne, et de continuer à réclamer vérité et justice face aux zones d’ombre que laisse encore le dossier du NSU.
