Microsoft célèbre le 4 avril un demi-siècle d’innovations qui l’ont hissé au sommet du secteur technologique et des marchés financiers. Malgré son omniprésence dans l’informatique professionnelle, l’entreprise n’a jamais réussi à s’imposer pleinement auprès du grand public sur Internet.
Avec une valorisation boursière avoisinant les 3 000 milliards de dollars, Microsoft se classe juste derrière Apple. Son succès repose essentiellement sur le cloud, un secteur devenu encore plus stratégique avec l’essor de l’intelligence artificielle (IA) générative.
Un empire bâti sur Windows et la bureautique
Fondée en 1975 par Bill Gates et Paul Allen, l’entreprise a marqué l’histoire avec son système d’exploitation MS-DOS, devenu Windows, aujourd’hui incontournable sur les ordinateurs du monde entier. Ses logiciels de bureautique, comme Word et Excel, ont longtemps dominé le marché, bien que la concurrence de Google Docs ait bousculé sa position. Microsoft a su s’adapter en transformant son offre en services par abonnement, garantissant ainsi la pérennité de ses produits phares.
Une présence discrète auprès du grand public
Contrairement à des géants comme Google, Apple ou Meta, Microsoft peine à séduire directement les consommateurs. Son moteur de recherche Bing, lancé en 2009, et sa console Xbox, apparue en 2001, n’ont jamais atteint la popularité de leurs concurrents. L’acquisition de LinkedIn en 2016 et d’Activision Blizzard en 2023 témoigne cependant de son ambition de diversification.
L’entreprise a également tenté d’acheter TikTok en 2020 et pourrait être à nouveau intéressée alors que l’application chinoise est menacée d’interdiction aux États-Unis.
Un virage stratégique à consolider
Sous la direction de Satya Nadella, Microsoft a rapidement investi dans OpenAI, misant sur l’IA générative bien avant que ChatGPT ne révolutionne le secteur fin 2022. La refonte de Bing, intégrant cette technologie, a visé à concurrencer Google sur la recherche en ligne. Mais malgré quelques progrès, le moteur de Microsoft reste loin derrière, Google conservant près de 90 % du marché.
Certains analystes estiment même que Microsoft reste en retrait sur l’IA, n’ayant ni ses propres puces ni son propre modèle propriétaire. Son offre repose surtout sur Azure, sa plateforme cloud, et Copilot, une gamme d’outils d’IA intégrés à ses services. Toutefois, la croissance de son cloud semble moins rapide que celle de ses concurrents, notamment Google Cloud, qui pourrait lui ravir la deuxième place derrière Amazon Web Services (AWS) d’ici peu.
Se recentrer sur ses points forts ?
Microsoft s’impose avant tout comme un acteur majeur dans les solutions informatiques pour les grandes entreprises, un secteur où il excelle. Certains observateurs suggèrent même qu’il pourrait abandonner Xbox pour mieux concentrer ses ressources sur ce marché, bien plus lucratif et moins concurrentiel.
Si l’entreprise parvient à solidifier sa position dans l’IA tout en restant le pilier des infrastructures numériques mondiales, elle pourrait continuer à dominer la scène technologique pour les décennies à venir.