L’espoir de retrouver des survivants dans les décombres s’est réduit lundi 31 mars à Mandalay, où des habitants ont passé une troisième nuit à la belle étoile, après le puissant séisme qui a tué plus de 1.700 personnes au Myanmar et en Thaïlande.
![]() |
Des secouristes transportent une victime piégée sous les décombres de l’immeuble Sky Villa Condominium détruit à Mandalay, au Myanmar, le 30 mars. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les experts craignent des milliers de morts de supplémentaires au Myanmar, malgré la mobilisation de la communauté internationale pour venir en aide à ce pays décimé par la guerre civile, qui manque de ressources devant l’ampleur des dégâts.
Vendredi 28 mars en milieu de journée, un tremblement de terre d’amplitude 7,7 a frappé le centre du Myanmar, suivi quelques minutes après par une secousse de magnitude 6,7. Depuis, des répliques restent perceptibles le long de la faille de Sagaing, autour de laquelle vit une grande partie de la population birmane.
Le séisme, d’une violence inédite en plusieurs décennies au Myanmar, a provoqué des scènes de chaos jusqu’à 1.000 km de l’épicentre, à Bangkok, où au moins 18 personnes ont perdu la vie, principalement dans l’effondrement d’une tour en construction de 30 étages.
À Mandalay, la deuxième ville du Myanmar jonchée par des montagnes de destructions, les efforts de secours ont réduit d’intensité lundi matin par rapport à la veille, sous une chaleur attendue autour de 40 degrés.
Les conditions tropicales mettent à rude épreuve l’état physique et mental des équipes qui s’activent autour des sites sinistrés, et accélèrent la décomposition des corps piégés dans les décombres, compliquant leur identification.
Funérailles et Aïd
Dimanche soir 30 mars, les secouristes ont sorti des débris d’un immeuble d’habitation une femme enceinte, coincée sous les gravats depuis plus de 55 heures, dont ils ont amputé une jambe dans l’espoir, en vain, de la maintenir en vie.
![]() |
Puissant séisme au Myanmar. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
« Nous avons tout essayé pour la sauver », a déclaré un membre de l’équipe médicale, après l’annonce de son décès, suite à une perte trop importante de sang.
Les funérailles de centaines de victimes devraient avoir lieu lundi 31 mars, alors que la communauté musulmane endeuillée célèbre l’Aïd, la fête marquant la fin du mois de jeûne de ramadan.
Il est difficile d’établir avec précision un bilan au Myanmar, pays isolé et fracturé, où les généraux au pouvoir combattent une myriade de groupes de minorités ethniques et d’opposants politiques, mais l’appel au secours du chef de la junte, Min Aung Hlaing, une démarche rarissime pour un haut-gradé birman, illustre l’ampleur de la catastrophe.
Les autorités ont fait état dimanche 30 mars d’environ 1.700 morts, 3.400 blessés et 300 disparus.
Frappes aériennes
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a classé dimanche 30 mars le séisme au plus haut degré de ses urgences, pendant que la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) a lancé un appel pour récolter plus de 100 millions de dollars. La Chine, la Malaisie ou l’Inde ont déployé des équipes, et l’Indonésie prêtera main forte à partir de lundi 31 mars.
![]() |
Les équipes de secours s’efforcent d’évacuer les résidents piégés sous les décombres d’un immeuble effondré à Mandalay, au Myanmar, le 30 mars. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
À Bangkok, les opérations se poursuivent pour retrouver des survivants dans les décombres d’une tour en chantier qui s’est effondrée, piégeant environ 80 ouvriers.
Le gouverneur de la métropole a annoncé le retour à la normale du système de transport public, suspendu le temps de mener une inspection, et qui a rouvert progressivement depuis vendredi soir 28 mars.
AFP/VNA/CVN