Le tribunal correctionnel de Dar El Beida a condamné ce jeudi l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal à cinq ans de prison ferme et à une amende de 500 000 dinars algériens, soit environ 3 500 euros. En détention depuis novembre, il était poursuivi pour atteinte à l’intégrité du territoire après avoir repris, dans un média français d’extrême droite, la position du Maroc sur l’histoire territoriale de l’Algérie.
Le 20 mars dernier, le procureur avait requis dix ans de réclusion. L’avocat de l’écrivain a appelé le président algérien à faire preuve d’« humanité » en raison de l’âge et de l’état de santé de son client.
L’affaire a ravivé les tensions entre Alger et Paris, accentuées depuis le soutien français au plan marocain d’autonomie pour le Sahara occidental. Emmanuel Macron avait demandé la libération rapide de Sansal, estimant que les accusations portées contre lui n’étaient « pas sérieuses ».
En France, l’écrivain bénéficie d’un important soutien, notamment dans les milieux politiques. Avant son arrestation, il critiquait régulièrement le pouvoir algérien et l’islamisme, tout en restant libre de circuler et de publier dans son pays. Lors de son procès, il a nié toute volonté de nuire à l’Algérie, affirmant avoir simplement exprimé une opinion.