Le Premier ministre français, François Bayrou, a souligné ce mardi l’importance d’une « fermeté » face à l’Algérie tout en insistant sur la nécessité de ne pas fermer la voie du dialogue. A l’occasion d’un petit-déjeuner avec le socle central, il a précisé que la France ne devait pas se couper des échanges avec Alger, malgré les tensions actuelles. Cette déclaration intervient dans un contexte tendu, marqué par des divergences sur l’expulsion de ressortissants algériens.
La veille, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, avait annoncé une « riposte graduée » après le rejet par Alger de la liste des personnes à expulser. Gérald Darmanin, ministre de la Justice, a quant à lui soutenu cette position, estimant qu’il était nécessaire de rappeler l’Ambassadeur de France à Alger et d’arrêter les visas diplomatiques.
Cette crise fait écho à un contentieux plus large entre les deux pays, notamment sur les questions liées à la colonisation, les essais nucléaires, ainsi que la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. Ces tensions ont été exacerbées par des incidents récents, tels que l’emprisonnement de l’écrivain Boualem Sansal et le refoulement d’immigrés, ce qui a poussé certains responsables français à évoquer une réponse plus ferme.
Pour l’Algérie, le rejet de la démarche française a été clair : elle considère que la France ne peut pas agir unilatéralement sur la question des expulsions et insiste sur le respect des procédures établies. De son côté, le président Tebboune a exprimé des réserves sur la relation avec Paris, qualifiant certains propos français de « hostiles ».