Le procès de l’affaire Dangnivo, ouvert le 11 mars 2025 au tribunal de Cotonou, poursuit son déroulement. Hier, jeudi 13 mars, c’était au tour de Sévérin Koumassègbo, l’ex-chef de sécurité du président Boni Yayi, de livrer sa version des événements liés à cette affaire.
Aux premières audiences, comme l’informent plusieurs médias locaux, Donatien Amoussou, co-accusé, avait expliqué comment un téléphone supposément appartenant à Dangnivo avait été retrouvé. Selon Donatien Amoussou, un ami camerounais lui avait remis ce téléphone, après qu’il ait retrouvé un véhicule recherché. Il aurait alors impliqué un grand responsable de l’ORTB, Julien Akpaki, et un colonel pour initier l’enquête. Le téléphone aurait finalement été déposé à la station Océan FM.
Le colonel Sévérin Koumassègbo, pour sa part, dans sa propre déposition, a relaté un scénario différent. Il a expliqué que le téléphone avait été trouvé par un certain Priso, qui l’avait récupéré après que son ami camerounais ait été victime de confiscation de biens dans un motel. Après plusieurs échanges et rencontres, le téléphone a été remis à Koumassègbo, qui l’a retrouvé en possession du numéro de Dangnivo.
Les soupçons de Koumassègbo
Le colonel a déclaré qu’il avait commencé à nourrir des soupçons envers Donatien Amoussou après plusieurs incohérences dans ses déclarations et comportements. Un événement majeur a été l’absence de Donatien à un rendez-vous important fixé par Koumassègbo, et les divergences concernant l’emplacement du « Ibo » et de « Hounnon », des personnages clés dans cette affaire.
Koumassègbo a également rapporté qu’il avait été informé par Priso que Donatien lui avait transmis des informations concernant un certain « Hounnon » emprisonné à la suite de l’affaire Dangnivo. Le colonel a continué en expliquant qu’après plusieurs rencontres avec Priso et Amoussou, il avait présenté ces derniers devant la commission d’enquête, où Donatien a été retenu pour être interrogé davantage.
Réfutation et dénégations de Donatien Amoussou
En réponse aux déclarations du colonel, Donatien Amoussou a catégoriquement rejeté les accusations de Koumassègbo et a maintenu sa version des faits. Il a précisé qu’il n’avait jamais été impliqué dans des activités suspectes et que ses déclarations étaient conformes à la vérité.
Le colonel Sévérin Koumassègbo a nié toute implication personnelle dans la disparition de Dangnivo, insistant sur le fait qu’il s’était uniquement concentré sur sa mission de sécurité du président et que son rôle dans l’enquête était de suivre les informations reçues. Selon lui, ses actions étaient en lien direct avec ses fonctions et il n’avait jamais discuté de l’affaire avec le président Yayi Boni, se contentant de rendre compte au chef de cabinet.
Au cours de l’audience, plusieurs avocats ont souligné des contradictions dans les témoignages de Koumassègbo, notamment sur sa relation avec Priso, et les détails relatifs aux événements du 17 août 2010 au Palais de la République, où il a affirmé ne pas être au courant d’un quelconque « remue-ménage ».
Le procès continue avec des témoignages contradictoires qui alimentent le mystère autour de la disparition de Dangnivo et de l’implication de divers acteurs politiques et de sécurité. La commission d’enquête continue de mener des investigations pour tenter de faire toute la lumière sur cette affaire.