Dans l’interview exclusive accordée à Jeune Afrique, le Président béninois a relaté les circonstances qui ont conduit à sa prise de connaissance d’un complot visant à le renverser. L’événement a eu lieu à la mi-août 2024, au retour de vacances, lorsque le colonel Tévoédjrè, chef de la Garde républicaine, l’a sollicité pour une rencontre urgente, comme le raconte l’actuel locataire de la Marina.
A en croire le PR, le colonel lui a révélé qu’il avait été contacté par l’ex-ministre Oswald Homeky dans le but de perpétrer un coup d’État contre lui, à la demande d’Olivier Boko, son ancien bras droit. Le colonel a précisé que les comploteurs avaient tenté de le convaincre de se joindre à leur cause, et qu’ils étaient prêts à lui offrir une somme importante — 1,5 milliard de f CFA — pour rallier ses subordonnés de la Garde républicaine à leur complot. Selon le colonel, ces derniers étaient déterminés à passer à l’action, qu’il coupe ou non tout lien avec eux.
Face à cette révélation, le Président béninois a d’abord ordonné au colonel de rompre immédiatement tout contact avec les comploteurs. Toutefois, le colonel a insisté en soulignant la gravité de la situation, expliquant que les conspirateurs allaient probablement tenter leur coup par d’autres moyens. Après quelques minutes de réflexion, le Président lui a répondu : « Faites ce que vous commande votre devoir. »
Et quelques jours plus tard, le colonel est revenu lui donner plus de détails sur les plans des comploteurs, confirmant ainsi la gravité de la situation. Le Président a alors pris la pleine mesure de l’ampleur du complot, se rendant compte de la véritable menace.
Selon le récit du chef de l’État béninois, il a également pris la responsabilité de la situation, admettant qu’il avait, sans en avoir pleinement conscience, permis l’ascension de son ancien bras droit. Celui-ci s’était progressivement entouré de personnes qui l’encourageaient dans ses ambitions et qui lui permettaient de tisser sa toile à travers les milieux politiques, judiciaires et des affaires.
