Le Président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) du Niger, le Général Abdourahamane Tiani, a reçu officiellement le rapport final des Assises nationales de la refondation, lundi dernier. Ces assises, qui se sont déroulées du 19 au 20 février 2025 à Niamey, marquent une étape significative dans le processus de transition politique amorcé après le coup d’État de juillet 2023.
Le Général Tiani a exprimé lors de la remise du rapport que cette rencontre s’inscrit dans une série de consultations lancées à Agadez en 2023. Selon lui, ces Assises ont été ouvertes à tous les citoyens, leur offrant la possibilité de contribuer au processus de refondation du pays.
Une transition de cinq ans et des réformes politiques
Le rapport final des Assises présente plusieurs recommandations clés, dont une transition politique de cinq ans modulables. En outre, le rapport recommande l’élévation du général Tiani au grade de général d’armée, en reconnaissance de son rôle dans le processus de refondation du Niger.
Les Assises ont également recommandé la dissolution des partis politiques existants, ainsi que l’adoption d’une nouvelle charte des partis, prenant en compte les réalités socio-culturelles du Niger. Par ailleurs, une « charte de la refondation » a été proposée, visant à servir de loi fondamentale pour le pays une fois adoptée.
Un appel à l’unité nationale face aux défis sécuritaires
Dans son discours, le général Tiani a réaffirmé l’importance de l’unité nationale pour surmonter les défis sécuritaires auxquels le Niger est confronté. Il a insisté sur la primauté des intérêts du pays et appelé à la fin de la division et du clanisme. Selon lui, la sécurité du Sahel est cruciale, et il est de la responsabilité du Niger de mettre fin à l’insécurité importée dans la région.
Le président du CNSP a également rappelé que la prospérité ne peut être atteinte que par la cohésion nationale. « Aucun pays ne s’est développé dans la division, et aucun pays ne s’est développé en dehors de l’unité de son peuple », a-t-il déclaré, avant de conclure par un appel poignant au peuple nigérien : « Apprenons à nous pardonner et à oublier. C’est difficile, mais rien de facile ne mérite d’être glorifié. »
Un contexte difficile pour le Niger
Cette remise du rapport survient dans un contexte marqué par l’instabilité politique et sécuritaire au Sahel, ainsi qu’une rupture des relations diplomatiques avec plusieurs partenaires traditionnels du Niger, y compris la France. En revanche, le pays a renforcé ses liens avec la Russie, ce qui reflète un changement significatif dans ses orientations internationales depuis la prise de pouvoir des militaires.
Le processus de transition continue donc de se dérouler sous l’impulsion du Général Tiani, avec pour objectif de restaurer la paix et de redéfinir les bases d’une gouvernance pérenne au Niger.
