Quinze partis d’opposition en Côte d’Ivoire ont annoncé la formation d’une nouvelle coalition en vue de la présidentielle prévue le 25 octobre 2025. Cette initiative, baptisée Coalition pour une alternance pacifique – Cap Côte d’Ivoire, regroupe des partis influents tels que le PDCI, le Mouvement des générations capables (MGC) de Simone Ehivet-Gbagbo, et le Cojep de Charles Blé Goudé. Toutefois, l’absence du PPA-CI de Laurent Gbagbo marque une distinction notable.
La coalition a pour objectif principal de peser sur le processus électoral afin d’assurer une élection « transparente, crédible et sans violence ». Parmi les revendications de cette plateforme figurent la révision de la liste électorale avant l’élection présidentielle, la publication des résultats bureau de vote par bureau de vote, ainsi que l’audit de la liste électorale. Selon Dominique Traoré, vice-président du MGC, l’enjeu est d’obtenir des réformes électorales garantissant la transparence et la crédibilité du scrutin.
Bien que cette coalition soit un signe de rapprochement au sein de l’opposition, une question reste en suspens : celle de savoir si les partis réussiront à désigner un candidat unique pour la présidentielle. Selon Soumaïla Bredoumy, porte-parole du PDCI, cette question sera débattue en interne dans le cadre de la plateforme. La diversité des partis impliqués laisse entendre que l’unité de l’opposition pourrait devenir un élément central de la campagne.
Une absence marquante est celle du PPA-CI, le parti de l’ex-président Laurent Gbagbo. Sébastien Djédjé Dano, président exécutif du parti, a expliqué que le PPA-CI travaillait sur un appel à l’union de l’opposition lancé par Laurent Gbagbo en juillet dernier. Cette absence souligne les divisions au sein de l’opposition et pourrait compliquer l’unité face au parti au pouvoir.
Cette situation politique complexe pourrait conduire à une élection à trois blocs : le RHDP (Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix) d’un côté, le PPA-CI de l’autre, et la coalition menée par le PDCI-RDA. Selon le politologue Geoffroy Julien Kouao, cette configuration pourrait fragiliser le pouvoir en place en cas de second tour. Une division de l’opposition en plusieurs forces pourrait en effet réduire la capacité de l’actuel parti au pouvoir à conserver une majorité claire.
La formation de la Coalition pour une alternance pacifique – Cap Côte d’Ivoire constitue un tournant dans la politique ivoirienne, avec des revendications fortes pour des réformes électorales. Cependant, les divisions au sein de l’opposition, notamment l’absence du PPA-CI, laissent planer des incertitudes sur l’efficacité de cette union face au pouvoir en place. L’évolution de cette situation sera déterminante pour l’issue de la présidentielle de 2025.