Syrie : près de 200 morts dans les affrontements les plus meurtriers depuis la chute d’Assad

Des combats entre les forces du gouvernement syrien et les partisans de l’ex-président Bachar al-Assad ont fait près de 200 victimes, marquant les violences les plus graves depuis la chute du régime d’Assad en décembre dernier. Le bilan a été rapporté vendredi par un organisme de surveillance du conflit, l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), basé au Royaume-Uni.

Les affrontements ont éclaté jeudi après qu’un groupe armé favorable à Assad a tendu une embuscade contre les forces de sécurité dans la province côtière de Lattaquié, un bastion de la communauté alaouite, fidèle au leader déchu. En réponse, les troupes loyales au gouvernement ont mené une série d’attaques contre plusieurs villages, causant des dizaines de morts. « Ils ont tué tous les hommes qu’ils ont rencontrés », a décrit Rami Abdurrahman, directeur de l’OSDH, relatant l’ampleur des représailles.

Le bilan des victimes comprend au moins 50 soldats du gouvernement et 45 combattants pro-Assad, ainsi que de nombreuses autres personnes tuées dans les villages touchés. Selon la chaîne de télévision libanaise Al-Mayadeen, plus de 30 hommes ont perdu la vie à Mukhtariyeh. L’agence de presse officielle syrienne SANA a rapporté qu’un responsable de la sécurité a évoqué des « violations individuelles » commises par des individus cherchant à se venger des attaques récentes contre les forces du gouvernement.

Face à cette escalade, le président syrien, Ahmed al-Charaa, a promis de traquer les « derniers vestiges » du régime Assad et de traduire leurs responsables en justice. Son administration, née de la rébellion islamiste ayant renversé Assad, se veut déterminée à mettre fin aux violences sectaires et à unifier un pays dévasté par la guerre.

L’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, Geir Pedersen, a exhorté toutes les parties à « s’abstenir de toute action susceptible d’aggraver les tensions, de renforcer le conflit, d’augmenter la souffrance des populations touchées, de déstabiliser le pays et d’entraver une transition politique crédible et inclusive. » Alors que les forces gouvernementales renforcent leurs positions dans des zones clés comme Lattaquié, Tartous et Jableh, des couvre-feux ont été instaurés et les tensions restent vives dans les bastions côtiers de l’ex-président.

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