L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a signalé que 4 684 familles ont fui 21 villages du Nord-Darfour en raison de l’intensification des combats entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (FSR). Ce déplacement massif s’explique par la dégradation de la situation sécuritaire, notamment dans la zone de Dar al-Salam. Les déplacés ont cherché refuge dans la région et à Al-Fasher, principal centre humanitaire du Darfour. Depuis mai 2024, la ville est assiégée et bombardée par les FSR, qui tentent d’en déloger l’armée.
Clémentine Salami Nkwita, coordinatrice des affaires humanitaires de l’ONU au Soudan, a exprimé sa préoccupation face à la destruction des habitations et des moyens de subsistance. Elle a souligné que « les civils continuent de payer le prix fort ». L’accès au camp de déplacés de Zamzam, situé à Al-Fasher, est désormais quasi impossible, et l’aide humanitaire peine à parvenir aux populations affectées.
Depuis avril 2023, les combats ont fait plus de 20 000 morts et déplacé près de 15 millions de personnes, selon l’ONU. Toutefois, une étude américaine estime le bilan à environ 130 000 victimes. Pendant que l’armée reprend du terrain dans plusieurs États du pays, la capitale Khartoum reste partagée entre les deux camps, avec l’armée contrôlant l’ouest et le nord, tandis que les FSR tiennent toujours les quartiers est et sud.