Les douanes algériennes du port d’Oran ont intercepté une importante cargaison de produits alimentaires subventionnés, destinée à être expédiée illégalement vers l’Espagne. Cette opération illustre la lutte continue des autorités contre la contrebande qui fragilise l’économie nationale.
Les produits algériens, bien que destinés à la consommation locale, sont très prisés en Europe, notamment au sein de la diaspora. Plusieurs raisons expliquent cet engouement : la nostalgie des expatriés pour les marques locales, la recherche d’alternatives aux produits européens pour des raisons religieuses ou éthiques, et l’intérêt croissant d’un public plus large pour les saveurs authentiques algériennes.
Le commerce illégal de ces denrées est d’autant plus rentable qu’aucune exportation officielle n’existe. Échappant aux taxes, ces produits sont revendus à des prix multipliés par cinq ou dix, générant d’énormes profits pour les trafiquants, au détriment des consommateurs et de l’économie nationale.
L’absence d’exportation officielle s’explique par plusieurs facteurs : une production locale insuffisante, des normes européennes strictes rendant l’entrée de ces produits difficile, et un manque de stratégie d’exportation adaptée.
Tandis que des produits algériens quittent illégalement le pays, l’Algérie impose des restrictions sévères aux importations étrangères. En 2024, près de 100 000 tonnes de marchandises non conformes, d’une valeur de 40,99 milliards de dinars, ont été refusées à l’entrée. De plus, l’État a saisi pour 329 milliards de centimes de denrées impropres à la consommation et engagé des milliers de poursuites contre les commerçants en infraction.
Ce phénomène met en lumière la nécessité de réguler ce commerce et d’explorer une voie légale pour l’exportation des produits algériens, afin de répondre à la demande internationale tout en renforçant l’économie nationale.
