Le Niger ambitionne d’atteindre un mix énergétique comprenant 30 % d’énergies renouvelables d’ici 2030. C’est ce qu’a affirmé la ministre de l’Énergie, Professeur Haoua Amadou, lors d’un entretien accordé à Télé Sahel le 28 février. Malgré les sanctions économiques régionales, le pays a poursuivi ses efforts pour renforcer l’accès à l’électricité. Des initiatives majeures, comme la centrale de Salkadamna, visent à garantir une plus grande autonomie énergétique. La ministre a insisté sur le potentiel du Niger en ressources naturelles, notamment l’uranium, le charbon, ainsi que l’énergie solaire et éolienne, qui pourraient non seulement couvrir les besoins nationaux, mais aussi positionner le pays en exportateur d’électricité.
Le gouvernement a mis en place un plan d’action sur la période 2024-2027, axé sur trois priorités : l’amélioration de l’offre d’électricité, le développement des infrastructures de transport d’énergie et l’expansion des services énergétiques. Parmi les réalisations récentes, on note l’augmentation de la capacité des producteurs privés de 48 à 72 MW et l’installation de plusieurs centrales, notamment une centrale solaire de 30 MW.
Infrastructures et électrification rurale
Le projet d’interconnexion électrique WAP, qui traverse le Niger sur 420 km, devrait être opérationnel d’ici fin 2025. Ce programme prévoit l’électrification de 716 villages, dont 432 déjà équipés. Dans le cadre du projet « Dorsale Nord », 300 millions de dollars ont été investis pour fournir de l’électricité à 432 localités rurales.
Pour répondre à la demande croissante, notamment durant la saison chaude, des mesures d’urgence sont mises en œuvre, comme l’installation d’une centrale de 30 MW à Goudel, à Niamey, prévue pour la fin du deuxième trimestre 2025.
Perspectives et transition énergétique
Le Niger s’inscrit dans une dynamique de diversification énergétique avec plusieurs projets structurants, dont une centrale thermique de 600 MW à Salkadamna, une centrale solaire de 200 MW et des initiatives régionales en coopération avec l’Alliance des États du Sahel (AES).
La ministre a appelé la population à la patience et au soutien, affirmant que sous la direction des autorités en place, les efforts se poursuivent pour assurer la souveraineté énergétique du pays. Elle a rappelé que la transformation du secteur nécessite des investissements importants et du temps, mais que le Niger est en bonne voie pour atteindre ses objectifs en matière d’énergie propre et accessible.