L’Institut Royal des Études Stratégiques (IRES) a publié, dans le cadre de sa troisième édition, une enquête sur le lien social au Maroc. Réalisée entre décembre 2022 et février 2023 auprès de 6 000 Marocains, cette étude met en lumière plusieurs dynamiques sociales et économiques essentielles.
L’enquête révèle une hausse de la confiance des Marocains envers les institutions publiques, notamment celles liées à la souveraineté et à l’éducation. Toutefois, des réserves persistent, surtout concernant les institutions démocratiques. En matière de confiance entre individus, une légère amélioration est constatée, le taux de confiance passant de 5 % en 2016 à 20 % en 2023. Cependant, la majorité des Marocains reste sceptique, 80 % d’entre eux estimant que les autres ne sont pas dignes de confiance.
Concernant l’économie, 82 % des Marocains sont optimistes quant à l’avenir, estimant que la situation économique sera meilleure ou stable dans cinq ans. La confiance dans la capacité du pays à relever les défis mondiaux est élevée, avec 72 % des citoyens manifestant leur confiance dans la relance diplomatique du Maroc. Malgré cette confiance, les préoccupations sociales, telles que le pouvoir d’achat et l’accès à l’emploi, demeurent dominantes, les Marocains devenant de plus en plus matérialistes.
La question de la sécurité a montré une légère évolution, bien que 23 % des citoyens continuent de se sentir vulnérables. Les problèmes majeurs qui nuisent à la coexistence pacifique restent la pauvreté, l’injustice sociale et la corruption, bien que leur impact ait légèrement diminué par rapport aux années précédentes. Les préoccupations culturelles, comme l’individualisme, ont perdu de l’importance.
Internet et réseaux sociaux
L’usage d’Internet et des réseaux sociaux connaît une forte augmentation, mais l’influence des médias traditionnels, comme la radio et la télévision, diminue. Une majorité (71 %) des Marocains considère que l’espace virtuel constitue une menace pour la cohésion sociale, et 85 % jugent que les réseaux sociaux propagent souvent des fausses informations. Si les réseaux sociaux sont utilisés principalement pour maintenir des liens sociaux et se divertir, leur usage politique reste marginal, porté par des groupes minoritaires.
Cette enquête souligne l’optimisme des Marocains vis-à-vis de leur futur, tout en mettant en lumière des défis persistants en matière de confiance, de sécurité et de cohésion sociale.