Afrique : le Tchad achève sa transition politique et finalise son architecture institutionnelle

Hier, mardi 25 février 2025 marque la fin de la période de transition au Tchad, avec la proclamation des résultats des élections sénatoriales. Ce processus, qui a débuté après la mort de Idriss Déby Itno en 2021, voit le pays sortir d’une gouvernance militaire de près de quatre ans pour entrer dans une nouvelle phase institutionnelle.

La victoire écrasante du Mouvement patriotique du Salut (MPS), le parti de Mahamat Déby, aux élections sénatoriales, avec 45 sièges sur 46 et un taux de participation de 99,92 %, achève la mise en place des institutions prévues par la nouvelle Constitution, promulguée le 29 décembre 2024 après un référendum qui avait vu 85,90 % des suffrages en faveur du « OUI ». Cette Constitution inaugure un État unitaire décentralisé et prépare le terrain pour l’élection présidentielle de mai 2024.

En avril 2021, après la mort d’Idriss Déby Itno, Mahamat Déby avait pris la tête de l’État, et un processus de transition s’était mis en place, marquée par la Charte de transition et modifiée lors du Dialogue national inclusif de 2022. Ce processus s’est concrétisé par l’élection du président Mahamat Idriss Déby Itno en mai 2024, avec 61,03 % des voix contre 18,53 % pour l’opposant Succès Masra, qui a finalement reconnu les résultats en février 2025, un geste perçu comme un signe d’apaisement politique.

Le Tchad dispose désormais d’un président élu, d’une Assemblée nationale dominée par le MPS avec 124 sièges sur 188, et d’un Sénat nouvellement formé. Bien que cette configuration marque un retour des civils aux affaires, elle se fait sous la direction d’un ancien militaire de la même famille que l’ancien président.

Les défis restent nombreux pour le président Mahamat Déby : concrétiser la décentralisation promise, stabiliser le pays face aux insurrections et aux groupes terroristes, et répondre aux attentes socio-économiques de la population. Bien que la fin de la transition soit saluée par le MPS comme l’aube d’une nouvelle gouvernance, des interrogations persistent parmi les observateurs internationaux sur l’impact de cette réorganisation politique.

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