Le Maroc aspire à une transformation numérique et entrepreneuriale avec le plan « Maroc Digital 2030 », visant à créer dix « gazelles » et une ou deux « licornes » d’ici 2030. Cependant, malgré les efforts, l’écosystème entrepreneurial progresse lentement, et l’impact escompté sur l’économie reste limité.
Le pays a mis en place un cadre favorable au financement des startups, avec des initiatives comme un prêt de 50 millions de dollars de la Banque mondiale pour le capital-risque. Néanmoins, l’émergence d’entreprises à forte croissance, essentielles à l’évolution économique, tarde à se concrétiser. Le rapport de la Commission spéciale sur le modèle de développement (CSMD) souligne qu’une croissance économique de 6 % par an est nécessaire, mais sans un changement majeur dans l’écosystème entrepreneurial, cet objectif semble hors de portée.
En 2023, seulement 380 startups ont été recensées, et les financements restent modestes, avec seulement 290 millions de dirhams pour l’amorçage et 653 millions pour le capital-risque. Ces chiffres sont bien en deçà des niveaux observés dans d’autres régions du monde. Malgré la création du Fonds Mohammed VI pour l’investissement et d’autres initiatives, la véritable difficulté réside dans l’absence de projets à fort potentiel.
Bien que les ressources financières soient disponibles, le Maroc peine à structurer un système d’innovation national efficace. Les investissements en recherche et développement stagnent, et le pays reste à la traîne en matière de production scientifique et technologique. En 2022, seulement 8 % des demandes de brevets provenaient de chercheurs marocains, illustrant ainsi les défis structurels à surmonter pour favoriser un entrepreneuriat innovant et durable.