Le parquet de Montpellier a requis, lundi soir une peine de six mois de prison avec sursis contre l’influenceur algérien Doualemn, suivi par 168 000 personnes sur TikTok, pour « provocation publique et directe non suivie d’effet à commettre un crime ou un délit ». Cette affaire est survenue après un signalement du maire de Montpellier, Michaël Delafosse, qui accusait Doualemn d’avoir appelé à tuer un opposant algérien.
Lors de l’audience, le parquet a reconnu que la vidéo incriminée ne contenait « en aucun cas un appel au meurtre », contrairement à ce qui avait été affirmé par certains responsables politiques, mais plutôt un appel à commettre des violences. L’avocat de Doualemn, Maître Baptiste Mousset, a critiqué le traitement médiatique de l’affaire, qualifiant les réquisitions de « montagne ayant accouché d’une souris ».
Au-delà des poursuites judiciaires, l’affaire a exacerbé les tensions diplomatiques entre la France et l’Algérie. Après que la France ait retiré le titre de séjour de Doualemn en urgence et tenté de l’expulser vers l’Algérie, ce dernier a été renvoyé en France par Alger, qui a jugé que la procédure légale n’avait pas été respectée.
Doualemn a été placé en Centre de rétention administrative (CRA) avant de bénéficier d’une décision de justice annulant son Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF), entraînant sa libération. Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a évoqué des mesures de rétorsion contre l’Algérie, notamment une révision des quotas de visas et une réduction de l’aide au développement, qualifiant le refus algérien de « stupéfiant ».
En réponse, la diplomatie algérienne a dénoncé une « campagne de désinformation » menée par certains courants politiques en France, notamment l’extrême droite, à l’encontre de l’Algérie. Elle a également souligné que l’expulsion de Doualemn était « arbitraire et abusive », et a accusé la France de mener un règlement de comptes historique avec l’Algérie souveraine et indépendante.
Cette affaire a mis en lumière les divergences croissantes entre les deux pays, et les tensions semblent loin d’être apaisées. La décision du tribunal de Montpellier concernant Doualemn est attendue pour le 6 mars.