Présidence de la CUA : trois candidats aux visions distinctes pour l’avenir de l’Afrique

L’élection du président de la Commission de l’Union africaine (CUA) se déroulera lors du sommet de l’Union africaine (UA), prévu les 15 et 16 février à Addis-Abeba, Éthiopie. Ce vote marquera la fin du mandat de Moussa Faki Mahamat, actuel président de la Commission, et permettra à un nouveau dirigeant de prendre la tête de l’organisation. Trois personnalités se distinguent dans cette course : Raila Odinga, Mahamoud Ali Youssouf et Richard Randriamandrato, chacun présentant des engagements forts pour l’avenir du continent.

Raila Odinga : Une Afrique plus influente sur la scène internationale

Raila Odinga, ancien opposant historique et figure politique emblématique du Kenya, est vu comme le grand favori de cette élection. À 80 ans, il mène une campagne active à travers le continent, rencontrant de nombreux leaders pour promouvoir sa vision. Son projet phare est de garantir à l’Afrique deux sièges permanents au Conseil de sécurité de l’ONU, accompagnés d’un droit de veto. Selon lui, il est essentiel que le continent, fort de 1,4 milliard d’habitants, ait une voix plus forte dans les décisions mondiales, actuellement dominées par une Europe surreprésentée. Odinga envisage également de se représenter à la présidence du Kenya en 2027, malgré le soutien affiché du président actuel, William Ruto, à sa candidature à la CUA.

Mahamoud Ali Youssouf : La sécurité et l’unité, au cœur du projet

Mahamoud Ali Youssouf, ancien ministre des Affaires étrangères de Djibouti, mise sur le renforcement de la sécurité régionale et la consolidation de l’unité du continent. Conscient des nombreux défis sécuritaires, notamment dans le Sahel, en RDC et au Soudan, il plaide pour une réforme du Conseil de paix et de sécurité de l’UA. Il souhaite en faire un organe proactif, capable d’anticiper les crises et d’intervenir rapidement, sans dépendre systématiquement de l’aide internationale. Selon lui, il est crucial de renforcer les capacités des forces africaines pour qu’elles soient autonomes et efficaces.

Richard Randriamandrato : Pour une Afrique économiquement intégrée

Richard Randriamandrato, économiste et ancien ministre des Affaires étrangères de Madagascar, propose une vision axée sur l’économie. Il souhaite accélérer la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) et promouvoir la libéralisation du commerce intra-africain. Selon lui, une plus grande intégration économique régionale est essentielle pour renforcer la compétitivité du continent sur la scène mondiale. Randriamandrato, qui a été limogé en 2022 pour avoir soutenu une résolution de l’ONU condamnant les annexions russes en Ukraine, défend également les valeurs de la démocratie et des droits humains.

Un choix stratégique pour l’avenir du continent

L’élection à la présidence de la CUA intervient à un moment clé pour l’Afrique, confrontée à des défis multiples : insécurité, crises politiques, retard économique et marginalisation sur la scène internationale. Chacun des trois candidats propose des solutions distinctes mais complémentaires pour relever ces défis : Odinga mise sur une représentation accrue de l’Afrique au niveau mondial, Youssouf sur une approche sécuritaire et Randriamandrato sur l’intégration économique. Ce sera un choix décisif pour l’avenir de l’Afrique.

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