Les chercheurs alertent sur l’impact du changement climatique sur la production de chocolat, un secteur majeur en Afrique de l’Ouest. Selon un rapport publié hier, 12 février, les températures ont régulièrement dépassé les seuils critiques l’année dernière dans les principales régions de culture du cacao, affectant directement les récoltes.
En 2024, 71% des plantations observées ont subi des températures supérieures à 32°C pendant plus de six semaines, ce qui perturbe la croissance du cacaoyer en limitant la photosynthèse et en exacerbant le stress hydrique. Ces conditions entraînent la formation de cabosses plus petites et une dégradation de la récolte. Les températures élevées sont désormais de plus en plus fréquentes dans cette région, qui fournit 70% du cacao mondial, particulièrement entre octobre et mars, la période clé de la récolte.
Les chercheurs notent également que ce dérèglement climatique provoque des précipitations anormales et une augmentation des parasites, ce qui nuit encore davantage aux rendements. La Côte d’Ivoire et le Ghana, principaux producteurs mondiaux, sont particulièrement touchés. Le rapport mentionne que, sans le réchauffement climatique causé par les émissions humaines, la fréquence des journées extrêmes aurait été bien moindre, notamment en Côte d’Ivoire.
Les conséquences de ces mauvaises récoltes se font sentir sur les prix du cacao, qui ont atteint des niveaux record en 2023 et au début de 2024. À la fin de l’année dernière, le prix du cacao a dépassé les 12 500 USD la tonne à New York, contre 2 000 à 3 000 USD pendant plus de dix ans. Cette hausse s’explique par une offre insuffisante due aux conditions climatiques défavorables.
Dans un rapport parallèle, l’ONG Christian Aid a souligné la vulnérabilité croissante des producteurs de cacao face à ce phénomène. Le cacao est essentiel pour de nombreuses populations pauvres, et le changement climatique représente une menace majeure pour leur survie économique.
