Ibrahim Nabi Togola, président du parti d’opposition Nouvelle Vision pour le Mali (NVPM), a été relâché le lundi 10 février après avoir passé 45 jours dans une détention secrète. Son entourage a confirmé la nouvelle, mais n’a pas précisé les raisons de son arrestation ni les conditions dans lesquelles il a été maintenu en captivité.
Le 28 décembre 2024, Ibrahim Nabi Togola avait été enlevé à Bamako par des hommes armés non identifiés alors qu’il se rendait à une conférence de presse. Selon des témoins, il aurait été intercepté par des individus en civil qui l’ont forcé à monter dans un véhicule non identifiable. Ce déplacement visait à lui permettre de faire des déclarations critiques envers le gouvernement de la transition en cours.
Dès son enlèvement, son parti, plusieurs organisations de la société civile et des défenseurs des droits humains avaient exprimé leurs inquiétudes et demandé des éclaircissements aux autorités maliennes. Cependant, pendant toute la durée de sa détention, aucune information officielle n’a été donnée concernant son sort. Ses proches ont multiplié les démarches pour obtenir des nouvelles, mais en vain.
La libération de Togola n’a pas été accompagnée d’un communiqué officiel des autorités maliennes. Selon des sources proches de l’opposant, il serait apparu affaibli, mais il n’y a pas d’informations détaillées sur d’éventuelles blessures ou troubles psychologiques.
Cet enlèvement a provoqué une forte réaction tant de la part de l’opposition que des organisations internationales de défense des droits humains. Amnesty International et Human Rights Watch ont dénoncé cette atteinte aux droits fondamentaux, exigeant des explications sur l’arrestation et les conditions de détention de Togola. La Commission Nationale des Droits de l’Homme du Mali a elle aussi exprimé ses préoccupations et appelé à une enquête transparente.
De son côté, le NVPM a dénoncé ce qu’il qualifie de « kidnapping politique » et demande des réponses claires de la part du gouvernement malien. Ibrahim Nabi Togola n’a pas encore pris la parole publiquement, mais son parti a annoncé qu’une conférence de presse sera tenue dans les prochains jours pour faire le point sur la situation.